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Santé mentale des filles : à voix haute !

09 octobre 2024 Actualité Nationale
Publié par Carla BLANCHET
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© sophie.raynal_pretemoitesyeux.fr

Santé mentale des filles : à voix haute !

Au lendemain de la journée mondiale de la santé mentale, le 10 octobre, et en cette journée internationale des droits des filles, nous faisons le choix de célébrer ces deux journées sous l’angle de « la santé mentale des filles ». Depuis plusieurs années, nous alertons sur la dégradation de l’état de santé mentale des enfants et des jeunes, en rappelant que certains enfants sont plus vulnérables que d’autres, du fait de leurs conditions de vie ou d’un risque d’exposition aux violences plus élevé. C’est notamment le cas des filles, qui sont exposées à des violences sexistes et sexuelles, à du cyberharcèlement à des âges plus précoces que les garçons, et dont tous les indicateurs de santé mentale sont au rouge ces dernières années. En effet, nous observons une forte représentation féminine dans certains troubles de santé mentale tels que les troubles anxio-dépressifs (augmentation de +8% du risque de dépression chez les adolescentes entre 2018 et 2022 vs +1,7% chez les adolescents), les troubles du comportement alimentaire et les gestes auto-infligés (l’augmentation des hospitalisations des filles pour gestes auto-infligés entre 2021-2022 : +63% chez les filles de 10-14 ans ; +42% chez les adolescentes de 15-19 ans ). 

 

Qu’en est-il de l’écart qui se creuse entre les filles et les garçons ?  
Les filles sont plus touchées par les représentations stéréotypées de genre. Ces images sont amplifiées, notamment sur les réseaux sociaux et elles renforcent des injonctions à une féminité idéalisée qui peuvent être sources de stress et de mal-être. La prise en charge médico-sociale des filles souffrant de troubles de santé mentale peut être insuffisante et/ou discriminatoire en raison d'un manque de sensibilisation et de ressources adaptées à leurs besoins. Par conséquent, il est urgent d’agir pour sensibiliser à ces enjeux, prévenir les différentes formes de violences et de troubles de santé mentale et améliorer l'accès aux soins adaptés pour chaque fille. 

 

Sur le plan des politiques publiques, il n’existe pas encore de croisement entre les politiques publiques de santé mentale infantile, et celles de lutte contre les violences basées sur le genre. L’UNICEF France a choisi de visibiliser cet enjeu, lors de son colloque « Santé mentale : comment développer des politiques publiques plus inclusives pour les enfants les plus vulnérables ? » le jeudi 10 octobre, à l’Assemblée nationale. En donnant ainsi la parole à des pédopsychiatres, des psychologues et des acteurs du monde associatif, il s’agit de souligner les besoins spécifiques auxquels nous devons répondre, pour améliorer la santé mentale de chaque enfant, y compris des filles. Cet engagement s’inscrit dans notre approche globale pour que la santé mentale des enfants soit une véritable priorité et que des moyens importants soient alloués à cet enjeu. En ce sens, l’annonce récente du Premier ministre, faisant de la santé mentale la « grande cause de 2025 » peut être encourageante.  

 

L’UNICEF France souhaite donc alerter sur la nécessité de prendre en compte les besoins des filles dans les dispositifs de promotion de la santé et de prise en charge de santé mentale et encourager des actions concrètes pour garantir des soins adaptés aux filles. 

C’est dans ce sens que tout au long du mois d’octobre, nous poursuivrons notre plaidoyer ainsi que notre mobilisation pour que la santé mentale des filles dispose d’une attention particulière, et pour qu’elle ne fasse plus l’objet d’oubli dans les politiques publiques ou de représentations stéréotypées dans les communications grand public.

 

Lucile Grosjean, Directrice de la Communication, du Plaidoyer et des Programmes 




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