News
Les adolescentes, un angle mort des politiques étrangères féministes ?
Elles sont 600 millions à travers le monde. Et pourtant, moins de 6 % de l’aide publique au développement leur est dédiée, dont moins de 1 % aux organisations qu’elles dirigent. Invisibilisées dans les priorités internationales, les adolescentes demeurent aujourd’hui l’un des angles morts des politiques étrangères féministes.
© UNICEF France
Le 23 octobre dernier, UNICEF France, Plan International France et Girls Not Brides ont co-organisé la table ronde intitulée « Les adolescentes, angle mort des politiques étrangères féministes ? » dans le cadre de la 4ᵉ Conférence des Diplomaties Féministes, au Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. L’échange, modéré par Maevasoa Andrianaivohery, chargée de programmes et de plaidoyer international à l’UNICEF France, a réuni expertes, décideuses et jeunes militantes engagées autour d’un même constat : aucune diplomatie féministe ne peut être complète si elle ne place pas les droits, la voix et le pouvoir d’agir des adolescentes au centre.
Le panel réunissait Madame la Ministre déléguée Éléonore Caroit, chargée de la Francophonie, des partenariats internationaux et des Français de l’étranger, Ruth Graham-Goulder, conseillère principale genre à l’UNICEF, Ines Service Dreondji (Tchad) et Aya Zeine (Mauritanie), membres du Global Girls Leaders Advisory Group de l’UNICEF et jeunes militantes engagées à porter la voix des adolescentes, ainsi que Anne Bideau (Plan International France) et Dr Faith Mwangi-Powell (Girls Not Brides), expertes engagées pour les droits des adolescentes.
Toutes ont appelé à repenser les politiques publiques et les financements en faveur des adolescentes, afin qu’elles puissent être pleinement actrices du changement. Les priorités de plaidoyer de l’UNICEF sont claires : investir dans leur éducation, leur santé, y compris la santé mentale et l’hygiène menstruelle, et leur autonomie économique, les intégrer dans les espaces de décision et de gouvernance, changer les normes sociales qui limitent leur pouvoir d’agir, renforcer et financer les organisations menées par des adolescentes, et les protéger contre les mariages précoces, les violences et l’exclusion.
Dans un contexte mondial marqué par la multiplication des crises et le recul préoccupant des droits des femmes, des adolescentes et des filles, cette conférence rappelle l’urgence d’agir. En offrant une plateforme de dialogue et d’engagement, la France a réaffirmé son rôle clé dans la mobilisation internationale pour une égalité de genre réelle et inclusive.
