Enfants à la rue : 2 159 enfants sans solution d’hébergement à la veille de la rentrée scolaire

A quelques jours de la rentrée scolaire, dans la nuit du 18 août 2025, 2 159 enfants, dont la famille avait sollicité le numéro d’urgence 115, sont restés sans solution d’hébergement et ont potentiellement été contraints de dormir dans la rue ou dans des abris de fortune.   

Ces données ne sont pas exhaustives car nombreuses sont les familles sans abri qui ne recourent pas ou plus au 115. De plus, elles ne permettent pas de mettre en lumière la situation des mineurs non accompagnés sans abri, ni celle des familles vivant en squats ou en bidonvilles. Ces données sont cependant révélatrices d’une évolution inquiétante du sans-abrisme et le signe d’une insuffisance des politiques publiques visant à le faire disparaître.  

Lors de la rentrée 2024, nous dénombrions déjà 2 043 enfants à la rue. Un an après, malgré l’engagement pris par les gouvernements successifs de « ne plus avoir aucun enfant à la rue », ce chiffre a augmenté de 6% et de 30% par rapport à 2022.  

La rue prive les enfants de conditions de vie dignes et sécurisantes ; prérequis indispensables pour garantir leur développement, leur apprentissage et leur bonne santé physique et mentale. Comment appréhender sereinement la rentrée et suivre une scolarité « normale » dans un quotidien dicté par l’instabilité et la survie ?  

Si la rue est un environnement hostile pour chaque enfant, elle l’est d’autant plus durant les périodes charnières du développement telle que la petite enfance. Or, aujourd’hui les dispositifs de mise à l’abri sont saturés au point de ne plus pouvoir accueillir des femmes enceintes et des enfants de moins de trois ans. La nuit du 18 août, 503 enfants de moins de trois ans dont la famille avait sollicité le 115 sont ainsi restés sans solution d’hébergement.  

Bien souvent, lorsque des solutions sont proposées aux familles, celles-ci ne correspondent pas à leurs besoins. C’est notamment le cas des hôtels vers lesquels sont orientées les 2/3 des personnes en famille. Ce mode d’hébergement est non conforme à l’intérêt supérieur de l’enfant et particulièrement inadapté à la vie familiale.  

Face à cette réalité inacceptable, l’UNICEF France et ses partenaires associatifs sont pleinement mobilisés pour plaider en faveur d’un renforcement des politiques de lutte contre le sans-abrisme. Nous demandons une hausse immédiate du nombre de places d’hébergement et la mise en œuvre d’une politique durable pour le logement afin de garantir des conditions de vie dignes à tous les enfants.  

« Il est de notre devoir moral, au-delà des engagements internationaux, de nous assurer qu’aucun enfant ne dorme à la rue. Il en va de notre humanité et de notre responsabilité collective » - Adeline Hazan.  

Durant les prochaines semaines et les prochains mois, l’UNICEF France poursuivra son plaidoyer en faveur de la lutte contre le sans-abrisme des enfants.  

Rejoignez-nous au webinaire du 1^er octobre de 17h30 à 18h30. A travers ce webinaire, nous proposerons une analyse des données inédites révélées par le baromètre « Enfants à la rue » 2024 et du contexte, ainsi qu’une présentation des actions de l’UNICEF France, notamment du travail mené avec les Villes amies des enfants.

Vous pouvez aussi relayer le baromètre sur les réseaux sociaux de votre comité à l'aide du kit réseaux sociaux dédié.