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Retour sur les négociations internationales à la COP29 de Bakou

16 décembre 2024 Actualité Internationale
Publié par Carla BLANCHET
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La COP29, qui s’est tenue du 11 au 24 novembre à Bakou, Azerbaïdjan, restera dans les mémoires comme une étape mitigée dans la lutte contre le changement climatique. Malgré des avancées, l’insuffisance des résultats sur le financement illustre le défi colossal pour préserver un avenir durable, notamment pour les enfants, particulièrement vulnérables face à la crise climatique. 

© UNICEF/UNI686806/UNICEF Photographer

Les enfants à la tribune : des voix inédites au cœur de la COP 

Pour la première fois, des enfants ont pris la parole lors d’un Dialogue d’experts sur les enfants et le changement climatique en juin à Bonn. Ces témoignages émouvants se sont prolongés en novembre à Bakou, où des jeunes représentants de Tanzanie, du Pakistan, du Cambodge et de Somalie ont partagé leurs vécus face à des catastrophes climatiques. Nafiso, 17 ans, originaire de Somalie, a notamment déclaré : 

« Seuls les enfants peuvent exprimer ce qu’ils ressentent et vivent. Je veux participer à la COP pour porter la voix des enfants somaliens. Les dirigeants mondiaux doivent faire plus qu’écouter – ils doivent agir. » 

Elle a également souligné : 

« Les enfants subissent des impacts disproportionnés du changement climatique. Beaucoup ont perdu leurs foyers, souffrent de la faim et sont malnutris. Nous devons être entendus, car l’avenir nous appartient. Toute décision prise sans nous ne peut prétendre être pour nous. » 

Cette inclusion des voix des enfants marque une avancée, mais les financements climatiques spécifiques à leurs besoins restent faibles, représentant seulement 2,4 % des principaux Fonds mondiaux. 

Un contexte international sous tension : une présence discrète de la France 

La COP29 s’est déroulée dans un contexte diplomatique tendu, marqué par des désaccords entre États et un manque de représentation politique de haut niveau. La France, pour des raisons géopolitiques, s’est limitée à une présence technique. Par ailleurs, l’environnement restrictif des droits humains en Azerbaïdjan a entravé la participation sereine de la société civile. Malgré l’absence de signature de la Déclaration sur les Enfants et le Climat faute d’une présence politique, les négociateurs français ont soutenu une meilleure prise en compte des enfants dans les discussions internationales. Il est crucial que cela se concrétise par des ambitions politiques et des financements adaptés de la France pour répondre aux besoins des enfants en matière de lutte contre le changement climatique. 

Des résultats décevants sur la Finance face à l’urgence pour les générations futures 

Axée sur le financement, cette "COP des financements" visait un nouvel objectif collectif quantifié (NCQG). Si un accord a été trouvé pour mobiliser 300 milliards de dollars par an d’ici 2030, cela reste bien en deçà des 1 300 milliards nécessaires. De plus, ces fonds, souvent sous forme de prêts, risquent d’alourdir les dettes des pays vulnérables. 

Kitty van der Heijden, Directrice exécutive adjointe de l’UNICEF, a mis en garde : 

« Nous devons cesser de penser que nous avons encore du temps. Le temps est écoulé. Il n'y a plus de place pour l'inaction ou les promesses vides. » 

Aucune mention explicite de la sortie des énergies fossiles n’a été incluse, alors que les températures globales ont déjà augmenté de 1,3 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Avec les engagements actuels, le monde se dirige vers un réchauffement potentiel de 3,1 °C d’ici 2100. 

L’UNICEF a intensifié son plaidoyer pour des politiques climatiques axées sur les enfants, notamment à travers :

  • L’accomplissement de nouvelles signatures de la Déclaration sur les Enfants, la Jeunesse et le Changement Climatique.
  • La présentation et la demande de soutien au Plan d'Action pour la Durabilité et le Changement Climatique lancé par l’UNICEF fin 2023.
  • La facilitation de la présence d’enfants et jeunes du monde entier pour qu’ils puissent témoigner auprès des décideurs en toute sécurité, et que leur voix soient entendus dans la conception des décisions.
  • L’organisation de tables rondes pour sensibiliser les décideurs et l’accompagnement des négociateurs pour l’inclusion des enfants dans les différents sujets de négociation. 

Vers la COP30 : Une opportunité pour l’UNICEF 

La prochaine COP30, prévue en 2025 à Belém, au Brésil, s’annonce prometteuse. Le président Lula prévoit de mettre en avant la déforestation, l’adaptation et la finance, tout en renforçant la présence des enfants dans les discussions climatiques. L’UNICEF continuera d’agir pour que leurs droits soient au cœur des décisions. 

 

Ensemble, mobilisons-nous pour protéger les générations futures face à la plus grande menace de leur époque. 




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