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Cyclone Chido à Mayotte : un déplacement stratégique pour la défense des droits de l’enfant
En avril 2025, une délégation de l’UNICEF France s’est rendue à Mayotte, territoire durement frappé par le cyclone Chido en décembre dernier. Ce déplacement a visé à renforcer le plaidoyer pour les droits de l’enfant dans un contexte humanitaire critique, à quelques mois de la présentation du projet de loi Mayotte au Parlement.

© UNICEF France / Mina Stahl
Une situation apocalyptique à Mayotte après le cyclone Chido
Le cyclone Chido a laissé Mayotte dans une situation apocalyptique : destruction totale des habitats précaires, réseaux d’eau et d’électricité hors service, des conséquences alarmantes sur l’accès aux soins. Les enfants, qui représentent 50 % de la population sont les premières victimes. Pauvreté, insécurité alimentaire, manque d’accès à l’eau, scolarisation interrompue : de nombreux droits reconnus par la CIDE ont été largement mis à mal.
Un plaidoyer renforcé à l’échelle locale
Le déplacement a permis de valoriser notre stratégie de plaidoyer à l’échelle locale, tout en mettant à jour nos recommandations issues du rapport Grandir dans les Outre-mer, intégrer les constats post-Chido et faciliter la rédaction d’un positionnement en vue de l’examen du futur projet de loi Mayotte. Plusieurs rencontres avec les principaux pouvoirs publics sur place ont permis de porter nos recommandations concrètes en faveur des enfants. Par ailleurs, notre collaboration avec le photographe Nayl Mtoubani permettra la production de contenu afin de visibiliser l’impact du changement climatique sur les enfants à Mayotte dans le cadre de la future journée internationale des droits de l’enfant.
Les enjeux clés pour les droits de l’enfant à Mayotte
Pour garantir une meilleure prise en compte des droits de l’enfant à Mayotte, plusieurs enjeux ont été évoqués. Tout d’abord, la pauvreté et le logement ont été au cœur de nos observations, avec l’objectif de documenter les conditions de vie des enfants dont l’habitat a été détruit et d’évaluer comment les politiques de reconstruction prennent en compte leurs besoins spécifiques. En matière d’éducation, nous avons pu entrevoir les conséquences du cyclone sur la rentrée scolaire, notamment dans un contexte où 40 % des infrastructures scolaires ont été endommagées, mais également évoquer la question des enfants non scolarisés qui représentent près de 9 500 enfants avant Chido. Sur le volet protection, nous avons alerté sur les risques de stigmatisation et de discrimination que subissent les enfants en situation de migration, dans un climat xénophobe exacerbé, et de veiller au respect du principe de non-discrimination dans les mesures envisagées par les pouvoirs publics. Concernant la santé, nous avons pu nous pencher sur les manquements inquiétants en matière de santé publique, de santé mentale et d’accès à l’eau potable, dans un contexte d’urgence environnementale. Enfin, le changement climatique constitue également un axe central, avec l’objectif de documenter les effets concrets du dérèglement climatique (cyclones, pollution de l’air, dégradation des ressources naturelles) sur les conditions de vie des enfants à Mayotte.
Ce déplacement s’inscrit dans une volonté forte de réaffirmer les droits de l’enfant dans les territoires ultramarins face aux défis sociaux, humanitaires et climatiques qui s’intensifient à Mayotte.